Chères lectrices, chers lecteurs,
Que vous soyez debouts dans le métro, assis à la terrasse d’un café, avant toute chose, mettez vos écouteurs : je vous propose d’écouter Your Heart Is As Black As Night de Melody Gardot.
À l’occasion du lancement de notre nouvelle collection Art Déco, je vous invite à me suivre pour un voyage en train. Destination ? Vous le saurez bien assez tôt !
Je me souviens avec beaucoup d’acuité de mon premier trajet à bord d’un train. J’avais alors six ans, et ça me semblait être un lieu merveilleux.
C’était mon premier long voyage, et je n’en connaissais ni la raison, ni la destination ! La veille, on m’avait annoncé que je n’irais pas à l’école le lendemain : on me préparait une surprise. Imaginez l’impatience enfantine qu’on pouvait ressentir alors. J’allais enfin voyager.
Vous l’avez remarqué, chez Gemmyo, nous sommes adeptes de voyages. Mais cette fois, la destination ne compte pas, seule la découverte.
Je vous invite donc à faire marcher votre imagination, à ouvrir vos yeux, et découvrir un voyage en train inattendu au cœur des années 1920, berceau du courant Art Déco.
Vous me suivez ?
Roman de gare
Vous êtes vous déjà arrêté devant la façade d’une gare des années folles ? Avez-vous déjà prêté attention à ce qu’elle dégage, à son style, à son histoire ?
Levez les yeux. Vous apercevrez alors un flot d’inconnus qui entrent et sortent de cette même gare : amoureux impatients, businessmen entre deux destinations, vacanciers sur le départ ou déjà revenus, vieux, jeunes, femmes et hommes.
Levez le nez un peu plus haut encore, et c’est l’architecture du lieu qui vous interpellera.
Lignes droites, courbes, contre-courbes et symétrie régissent l’architecture de la période Art Déco, qui prend racine après-guerre.
Les vitraux de Limoges-Bénédictins, la verrière transversale des entrées rues d’Alsace et Faubourg Saint-Martin de la gare de l’Est, Rochefort, Vittel, Belfort … Autant de gares, qui depuis les années 1920, ont vu défiler les voyageurs.
Entre architectures monumentales et opulence, les gares de l’époque ne font pas exception et invitent à voyager dans le temps, à l’époque de l’Europe des années folles, où faste et joie de vivre étaient les maîtres mots.
Dernier appel aux voyageurs
Sans citer un endroit précis, je pourrais vous en faire le portrait détaillé, à tel point que vous auriez le sentiment d’y être avec moi.
Imaginez vous, bagage à la main sur la place de la gare. La grisaille a eu raison de vous, alors c’est décidé, vous partez plus à l’est, visiter l’Europe.
L’endroit est bondé, alors même qu’il fait encore nuit – le printemps tarde à pointer le bout de son nez décidément – l’air est encore froid. La gare vous fait face, son haut-vent de verre sculptural abrite quelques voyageurs qui attendent le passage d’un taxi matinal, pendant que les autres se précipitent déjà sur les quais.
Une douce odeur de croissants s’échappe de la boulangerie sur votre gauche. Mais le train n’attend pas ! Tant pis, votre estomac grondera encore un moment, avant de se restaurer une fois à bord.
Le train de 6h50
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent.
Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Le voyage, charles baudelaire
Après avoir franchi le seuil de la gare, vous rejoignez le quai : voie B, une dizaine de voitures se suivent à perte de vue. À leur tête, la locomotive laisse échapper un nuage de vapeur.
Vous enjambez le marchepied et rejoignez votre place. Sur le quai, un sifflement strident retentit dans cette gare emplie du ronflement des machines, malgré le silence des rues alentour.
Bientôt, le train se met en branle.
Les paysages défilent, se succèdent, tous dissemblables, alors que la lourde machine accélère. Enfoncé dans votre confortable fauteuil d’un velours au vert profond, vous regardez le jour se lever.
Tour à tour, le soleil frappe de ses rayons timides et matinaux le décor cossu du wagon encore endormi et disparaît derrière les arbres qui bordent le chemin de fer. La première escale est encore à plusieurs centaines de kilomètres.
Bercé par le roulement du train, vous vous êtes endormi. Au loin, on perçoit les notes d’un jazz enjoué s’échapper d’un gramophone, et les pas précipités du personnel de bord.
Le soleil maintenant au zénith continue sa route, et le bois précieux qui tapisse le couloir des wagons se drape de reflets changeants.
Les paysages défilent toujours – plus chauds et ensoleillés désormais.
Voyager convoque un sentiment de réconfort, avant même d’être arrivé à bon port.
L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même
Robert louis stevenson
Les passagers s’agitent, la fête est déjà là. Entre les tables du wagon-restaurant, un couple esquisse quelques pas de danse parmi les passagers affamés. On aurait presque pu imaginer le champagne couler à flot et sentir la fumée épaisse des cigares. Les conversations vont bon train.
L’air est plus vert. La ville se profile. Les yeux rivés aux fenêtres, les enfants s’agrippent à leurs rebords et poussent des cris de joie à la vue du lac Léman qui longe la voie ferrée.
La musique s’est arrêtée, les bruits de vaisselles ont pris le relais. La cohue se presse aux portes du train, qui ralentit indéniablement. Il est 14h33.
Fin du voyage – tout le monde descend
Voilà, mon récit est fini. Le voyage, lui, ne fait que commencer.
Je vous laisse alors reprendre vos esprit, revenir à vous et méditer cet extrait de Maupassant :
« Une gare ! Un port ! Un train qui siffle et crache son premier jet de vapeur ! […]Qui peut voir cela sans frémir d’envie, sans sentir s’éveiller dans son âme le frissonnant désir des longs voyages ? »
Si j’ai éveillé en vous une envie d’ailleurs, rendez-vous le 20 avril à 10h, pour découvrir des créations qui vous embarqueront pour un séjour hors du temps présent ;)
À bientôt,
4 Commentaires
Lafontaine Nadine
17 août 2023 à 11h18je me réjouis de voir Les nouveautés, j’aime beaucoup le travail du Serti rail, pour les créoles soit en or blanc, j’aime super bien l’alliance Qui a au milieu des saphirs & les deux rangées de côtes en diamant le tout en Serti rail.
j’espère acheter moi même où recevoir soit l’alliance où des créoles deux rangées Serti rail. ET surtout rien de plus. j’aime tellement telle qu’ils sont. Il sont superbes . Félicitations.
Responsable Storytelling
21 septembre 2023 à 15h29Chère Nadine,
Un grand merci pour votre engouement, nous sommes ravis de vous lire :)
Belle journée,
Pauline
Marie lucille
13 avril 2022 à 23h10Tellement hâte d’en découvrir plus sur cette collection que j’attends avec impatiente ❤️❤️❤️ L’art déco !
Merci merci merci !!!!
Responsable Éditoriale
14 avril 2022 à 15h43On a hâte de vous partager cette nouvelle collection aussi ! Rendez-vous mercredi 20 avril à 10h sur notre site ❤️